Qu’est-ce qu’un Projet Alimentaire Territorial ?
Sophie Levasseur : C’est une initiative de la loi Avenir pour l’agriculture de 2014 qui a pour objectif de relocaliser l’agriculture et l’alimentation dans les territoires. Cela passe par le soutien à l’installation d’agriculteurs, par le développement des circuits courts ou plus de produits locaux et de qualité dans les assiettes des habitants. Il y a aujourd’hui 200 Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) en France.
Quelle est votre mission et le rôle de Loches Sud Touraine ?
Sophie Levasseur : Depuis un an, il y a eu des financements complémentaires via le plan de relance pour favoriser une production et une consommation locales : nouvelle ligne d’embouteillage et de conditionnement pour la Coopérative laitière de Verneuil ; achat d’équipements pour l’abattoir de St-Flovier, pour des cantines scolaires, chambre froide pour la Coopérative de Belêtre, achat d’une remorque frigorifique pour un éleveur, etc.
En 2020, un diagnostic a été réalisé afin de cartographier les acteurs du système alimentaire (volets agricole, social, environnemental et énergétique) du Sud Touraine. Depuis juillet dernier, j’ai pour mission de mettre en place une instance de partage, représentée par diverses structures (élus, diététicienne, responsable d’EHPAD, agriculteurs…) pour déployer 18 actions.
Je suis là pour en assurer la coordination, pour aider à les mettre en œuvre et également pour accompagner le développement de projets notamment ceux des agriculteurs ; au final, pour rapprocher alimentation et agriculture. J’écoute beaucoup, mon travail consiste à tricoter des liens par exemple entre les chefs cuisiniers des écoles primaires et les producteurs locaux, et entre tous les professionnels concernés de près ou de loin par les questions d’alimentation, pour encourager et faciliter les projets entre les acteurs sur le territoire.
Quels sont les premiers projets mais aussi les grandes ambitions ?
Sophie Levasseur : « J’accompagne en ce moment tous les professionnels de la chaîne alimentaire pour réfléchir à une plateforme logistique de regroupement de produits locaux et de qualité pour la restauration hors domicile (cantines scolaires, EHPAD, accueils de loisirs). La plateforme servirait aux agriculteurs à centraliser les ventes dans un (ou plusieurs) point(s) relais, avec possibilité d’assurer les livraisons, ce système permettrait de massifier la production. Ce projet a du sens avec l’entrée en vigueur de la loi EGalim qui impose à la restauration collective 50 % de produits de qualité, dont 20 % de bio dans leurs achats.
Par ailleurs, nous mettons en place des groupes de travail sur le gaspillage alimentaire entre autres. Et sur le volet social, nous accompagnons notre centre d’action sociale qui envisage de développer un réseau de jardins partagés et d’ateliers de cuisine itinérants. Une réflexion est également en cours pour augmenter la production locale de fruits et légumes, cela fait partie des grands projets. »
« Le Projet Alimentaire est un engagement fort de notre Communauté de Communes pour répondre à des besoins autour de la restauration collective, de l’approvisionnement ou encore du développement des circuits-courts de qualité, mais également du maintien et du renouvellement des exploitations en élevage du territoire. Les actions définies nécessitent des moyens humains et matériels importants et nous allons les mener progressivement ».
Jean-Louis Robin, Vice Président Loches Sud Touraine à l’agriculture