Automne 2019
 – N° 6
 – Saint-Quentin-sur-Indrois, France
Tous unis pour protéger l’outarde canepetière
Oiseau migrateur, l’outarde canepetière se reproduit plutôt bien dans notre calme Champeigne, au Nord de la Communauté de Communes. Au fil des ans, élus, agriculteurs, chasseurs et ornithologues ont su s’entendre pour lui offrir un avenir.

Le 14 septembre dernier, une vingtaine de personnes équipées de jumelles et de stylos se sont réunies dans une plaine au cœur de la Champeigne Tourangelle. Ces volontaires sont encadrés par l’animateur de la Ligue pour la protection des oiseaux de Touraine (LPO) pour recenser l’outarde canepetière. Un rassemblement rare, mais habituel, depuis que ce secteur est devenu une zone de protection spéciale (ZPS de 13 800 ha) pour ce gros oiseau de 700 gr à 1 kg et de 90 cm d’envergure.

Depuis 2006, elle s’étend de Cigogné à Saint-Quentin-sur-Indrois en passant par Tauxigny-Saint-Bauld, Dolus-le-Sec, jusqu’à Sublaines et Chédigny. « Nous effectuons un comptage des mâles chanteurs entre avril et juin en période de reproduction, explique Pierre Réveillaud, chargé d’étude à la LPO. Puis un autre en début d’automne pour recenser les rassemblements post-nuptiaux. Cette espèce est emblématique des enjeux en milieu agricole ». En d’autres termes, sans l’attention portée par l’ensemble des acteurs locaux, cette espèce en danger d’extinction aurait peut-être déjà disparue de ce milieu herbacé ouvert. Une mobilisation qui n’allait pas de soi quand Pierre Louault, alors président de Loches Développement, et Yves Froissard (consultant agricole) ont pris leur bâton de pèlerin. Leur mission : convaincre les agriculteurs de réserver certaines parcelles non fauchées de mi-mai à mi-août pour la reproduction.

Relation de confiance

« La relation de confiance a mis du temps à s’instaurer, mais nous avançons dans le bon sens », ajoute Pierre Réveillaud. La preuve : la 1ère restitution publique effectuée l’an passé à Luzillé a souligné la progression de la population d’outardes depuis l’instauration de la ZPS. « Elle pourrait dépasser les 65 individus de 2018″. La Chambre d’agriculture, en charge du dispositif, fait appel à des structures techniques (LPO, Fédération de chasse, SEPANT) sous l’égide de la Communauté de Communes. « Loches Sud Touraine et la Communauté de Communes Bléré-Val de Cher attribuent une enveloppe financière pour une animation planifiée sur trois ans. » Depuis 2007, un comité de pilotage réunit régulièrement ces intervenants sous la présidence de Jean-Louis Robin, maire de Tauxigny-Saint-Bauld. On y parle dates de fauche et compensations financières. Bonne nouvelle : cette fructueuse attention bénéficie aussi à d’autres oiseaux tels l’oedicnême criard et le busard cendré !

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