« Le théâtre du Rossignolet est un lieu de proximité. » Son créateur, Christopher Lacassagne, ne pouvait mieux définir ce cadre atypique. Proximité, car il apporte un espace culturel complémentaire à l’offre locale, et souvent en faisant des choix de programmation audacieux. Un parti pris qui touche un public du Sud Touraine mais aussi sur un axe Blois-Châteauroux… La proximité est également inhérente à cette grotte où viennent s’assoir 49 personnes, pas plus, face à une scène enchâssée dans la roche…

« Ma satisfaction est dans le regard du public à la fin du spectacle. »

Mais d’où lui est venue cette idée ? Réponse : de Marseille, ville où il a obtenu son prix de composition. Car Christopher Lacassagne a débuté ses études de musicologie à Aix-en- Provence, avant de les poursuivre à Tours. « Un bon compromis pour me rapprocher de mes amis étudiants à Paris ». Ce changement géographique s’accompagne alors d’une évolution personnelle le poussant vers une existence « moins cérébrale », plus tournée vers le concret en tout cas. « J’avais besoin de m’ancrer quelque part. » Ce sera donc Loches et ce troglodyte. Des réminiscences de jeux d’enfants et cette salle en travaux vont vite faire émerger une évidence… qui portera le nom de « Théâtre du Rossignolet », du nom de la rue qui grimpe jusqu’à lui.

Le théâtre, un lieu pour les artistes

« J’ai d’abord créé ce lieu pour les artistes, car il est important de diffuser les oeuvres, d’être un passeur de la mémoire comme du présent. » Avec son éclectisme, le Théâtre du Rossignolet crée des passerelles entre les genres pour toucher tous les publics. Dès l’ouverture de la 1ère saison, le 28 septembre 2013, le projet gagnera sa légitimité avec une programmation de 40 dates, sans aucune aide financière ! « C’était beaucoup trop riche, mais cela a marché grâce aux amis et artistes qui sont venus jouer à la recette. »

La deuxième saison sera précédée d’un festival en extérieur ; autre pari fou qui lancera le petit théâtre hors ses murs. Ce qu’il n’a cessé de faire depuis. Et quand Christopher ne s’absente pas pour aller chercher de nouveaux spectacles en Avignon ou ailleurs, il compose pour d’autres compagnies théâtrales ou crée la sienne, baptisée « Quart de soupir »… tout en menant sa propre saison, bien sûr !