Il y a deux chemins pour accéder au moulin : un passage bucolique par les petits jardins fleuris, en face de la guinguette des Viantaises, et un chemin plus mystérieux, par le bourg, en empruntant l’étroite impasse Sainte-Anne qui aboutit au canal creusé jadis par les moines de l’abbaye bénédictine. Une fois passé le porche en tuffeau, place à l’histoire et l’émotion. Ici s’active depuis 2016, un groupe de passionnés, farouchement attachés à la sauvegarde du patrimoine de leur territoire. Thierry Hérault, ferronnier de son état, préside l’association au nom mystérieux d’A2MBeaulieu, l’association du Moulin des Mécaniciens de Beaulieu. « J’ai connu ce moulin quand j’étais adolescent et j’étais fasciné par le mécanisme de la roue, se souvient Thierry. En 2015, j’ai contacté la mairie avec un projet de réhabilitation et de sauvegarde de ce site exceptionnel ».
Le Lycée Pro dans la boucle
Dans les temps anciens, il fallait un moulin pour en fabriquer d’autres. Jusqu’en 1880 celui de Beaulieu construit par les moines, servait à produire du tan pour traiter les peaux en cuir, la principale activité de la commune. Au début du XXème siècle, grâce à André-Edmond Cazenabe, il est devenu un atelier de réparation des moulins alentour, une entreprise unique en son genre. Ferronnerie, forge, mécanique, menuiserie, toutes les pièces sortaient alors reluisantes de l’atelier qui jouxte la grande roue, récemment rénovée. « Nous avons mobilisé différents partenaires pour obtenir des financements, explique Claude Malbrand, responsable technique de l’association. Les élèves du Lycée Professionnel Thérèse Planiol par exemple, ont participé à la confection des nouveaux rayons et des nouvelles aubes en bois ». En 2018, la mairie de Beaulieu, grâce à une souscription signée avec la Fondation du Patrimoine, a pris en charge la réfection complète de la toiture.
Ouverture au public
Aujourd’hui le moulin se visite, grâce à la mobilisation des 120 adhérents de l’association. « Pour faire connaître ce beau patrimoine, nous organisons des visites guidées dans le cadre des portes ouvertes de l’Association des Moulins et aussi des Journées du Patrimoine », poursuit Thierry Hérault. prochaine étape : la réfection des machines de l’atelier