« Cela faisait longtemps que nous souhaitions créer des ateliers qui permettent de lier les outils du spectacle vivant et l’insertion. Le Centre Intercommunal d’Action Sociale de Loches Sud Touraine a validé le projet. Nous avons pu mettre en place 9 ateliers dans la salle des templiers de Beaulieu-lès-Loches, un lieu qui me tient à cœur » explique avec enthousiasme Anne Jouanneau.
Ces ateliers bienveillants et ludiques s’adressent aux personnes bénéficiaires du RSA et leur donnent des clés pour regagner une confiance perdue. Retardés par la crise sanitaire, les ateliers ont vu le jour en décembre dernier et leur présentation s’est déroulée sous forme de spectacle donné par Gwenaële Lefort, « c’était une façon plus douce pour capter un public qui peut avoir des appréhensions face à ces temps d’échanges collectifs », ajoute Anne Jouanneau.

Les outils du clown pour se libérer

Via un effet miroir, les outils du clown et du spectacle vivant permettent de retrouver un chemin de valorisation personnelle, « le clown puise l’estime de soi à l’intérieur, il permet une prise de conscience qui passe par l’expression corporelle. Les participants osent progressivement dire ce qu’ils souhaitent et surtout ce qu’ils sont », expriment Anne Jouanneau et Gwenaële Lefort. Marc a accepté de témoigner, il participe à son troisième atelier : « ce moment permet d’apprendre à m’exprimer et aussi de gérer mes émotions. Lors du premier atelier, je venais par curiosité, je ne pensais
pas que cela m’apporterait autant. Les rencontres avec les autres participants sont constructives, nous avons des choses en commun. En faisant les exercices proposés par Gwenaële je me libère grâce à l’expression corporelle, ce qui permet de gérer ses émotions sans crainte du jugement », confie Marc.

« Chercher du travail plus sereinement »

Larissa, une autre participante, assistait fin mars à son premier atelier. « J’étais à la recherche d’un lien social car je me suis cloisonnée. Aujourd’hui, il s’est passé quelque chose, j’ai ressenti beaucoup d’émotions, j’ai ri, j’ai pleuré. J’ai ouvert un espace que j’avais placé entre les autres et moi. Je vais poursuivre les ateliers car je sais que cela va m’aider à me sentir mieux et me permettre par exemple d’aller chercher du travail plus sereinement », exprime Larissa. Le regard bienveillant des uns sur les autres guide ce temps de partage.
« C’est un moment très joyeux, même s’il y a des choses lourdes à exprimer. Je suis là pour transmettre les outils du clown. Nous avons tout en nous et cet atelier propose via des exercices de respiration, de chant, de marche aveugle, de danse, d’improvisation, entre autres outils*, de trouver un chemin pour aller vers soi. Le travail sur le corps est très important pour donner du répit au mental », précise Gwenaële Lefort. Une expérience prometteuse pour Marc et Larissa qui peuvent penser à l’avenir avec un peu plus de confiance.

* Boite à outils du clown Eric Blouet