Été 2022
 – N° 3
 – Le Grand-Pressigny, France
Le petit bijou Renaissance du Grand-Pressigny
Propriété récente du Conseil départemental, le nymphée du Grand-Pressigny est un vestige rare, témoin de l’engouement porté par les élites du XVIIe siècle aux grottes à l’italienne. Travaux à prévoir.

Prendre la route de Descartes au sortir de la commune du Grand-Pressigny peut réserver des surprises. Une surprise nichée dans un vallon, au cœur d’un bosquet à proximité de la fontaine des Ferrus. C’est là que vers 1610 a été édifié
le nymphée qui nous intéresse aujourd’hui. « Mis à la mode par François 1er, sous l’influence italienne, puis par Bernard Palissy, les nymphées sont des grottes pourvues de bassins et de jeux d’eau agrémentant les parcs », précise
Renée-Charles Guilbaud, attaché de conservation du patrimoine au Conseil départemental d’Indre-et-Loire. Ce nymphée construit de toute pièce était situé à environ 500 m du château* Renaissance construit vers 1560 par Honorat de Savoie-Villars.


Environ six nymphées du XVIIe siècle sont conservés en France.
« Celui du Grand-Pressigny, par son authenticité, constitue un très rare témoin des grottes à l’italienne, ajoute-t-il. Le cadastre de 1812 indique d’ailleurs le nom de Tivoli près de ce nymphée, en référence aux célèbres jardins de la villa
d’Este. »
En l’absence d’archives, l’analyse des éléments de décor, ainsi que le monogramme formé des lettres SV entrelacées indiquent que cette grotte a été édifiée par Henriette de Savoie Villars, fille unique d’Honorat. Par son plan
octogonal, ces niches et sa coupole, la salle peut être comparée à celle du nymphée du château de Saint-Germain-en-Laye, résidence favorite de Henri IV.
« De gros travaux de consolidation, de restauration et de mise en valeur sont à prévoir, indique Antoine Parcé, architecte du patrimoine au Département. Des grilles ont été posées pour le mettre en sécurité et un parapluie en tôle pour le protéger des intempéries. » Les études vont être lancées prochainement pour un démarrage des travaux de restauration en 2023.


*Château en partie détruit vers 1800. Seule la tour Vivonne et sa galerie ont été conservées.
Cette dernière présente des collections du musée de la préhistoire.

Contact

Lire aussi...