Hiver 2022
 – N° 2
 – Manthelan, France
Le Café Branger a plus d’un carnaval dans son sac
À Manthelan, le café Branger est davantage qu’une institution, plus même que la Maison du Carnaval, c’est un lieu de mémoire et de joie.

Ce lieu de mémoire est celui des femmes et des hommes qui, depuis la fin du XIXème siècle, l’ont fait trembler au rythme de leurs danses. Y pénétrer, c’est laisser derrière soi les trépidations du monde pour s’immiscer dans un univers figé et pourtant chargé de l’écho de rires, de cris et de chants ; une farandole dédiée pour toujours à l’emblématique carnaval du village de Manthelan. On imagine les musiciens – Augustin Branger dit Pipelet, propriétaire des lieux et violoneux avec son copain Théodore Fontaine, alias Cocodache au piston – installés au balcon lançant les couples dans une Polka Schottich, une Polka la Gigouillette ou un Quadrille Sans Secousse… Pour sûr, l’Union Antifoxtrottiste Manthelanaise ne plaisantait pas avec le lever de mollet. Et on y payait à la danse pour s’élancer sur le parquet.

Gaëtan Pasquier et Véronique Dechêne devant le comptoir du café Branger à Manthelan.

Chopine & verre de Byrrh

Des mannequins costumés vous saluent, des affiches bigarrées vous assaillent, des objets évadés d’un autre siècle rivalisent pour capter votre attention. Bienvenue au Café Branger. Nous voici sur l’ancienne route de Paris-Bordeaux, au 55 rue Nationale, dans ce lieu contigu à l’ancien atelier de menuiserie d’Augustin tenu alors par Clémentine, son épouse. « Dès 1860, le lieu était occupé par cinq tables dotées chacune d’une sonnette fonctionnant sur pile pour appeler », note le document remis par Véronique Dechêne, présidente de l’association des Amis du carnaval-Café Branger. On y apprend également que « au début du XXe siècle, le verre de Byrrh ou la chopine coutait moins de 50 centimes… »

« L’association gère le café depuis qu’il a été cédé à la commune par une descendante d’Augustin Branger », rappelle la présidente, accompagnée pour la visite de son père, Gaëtan Pasquier, qui a officié pendant trente ans comme président du Comité des fêtes du carnaval. « A charge pour nous et nos quarante adhérents de faire vivre cette vitrine du carnaval. » Une vitrine qui, si l’on fait abstraction des décorations évoquées plus haut, est d’abord un lieu historique au sens premier du terme. Les tables sont d’origine, les sonnettes toujours là et les fresques peintes en 1860 par le copain Théodore contribuent à la véracité de ce troublant voyage temporel. Le lieu se visite une journée par mois et l’entrée est gratuite.

Contact

Café Branger
Tél. : 06 82 78 66 70

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