« Si on m’avait dit que je ferai ça à mon âge… » Et pourquoi ne pas chanter sur Facebook à 95 ans ? C’est bien ce qu’a fait cette résidente de la maison de retraite de l’Abbatiale de Cormery peu après la fin du confinement. Et elle ne fut pas la seule ! Une grande partie des autres résidents, accompagnés par la totalité des 37 salariés, ont plaqué des paroles illustrant leur quotidien sur l’air des « Champs-Elysées » de Joe Dassin. Un tabac ! « Cet hymne de l’Abbatiale nous a redonné une énergie positive appréciée après la fatigue et l’angoisse accumulées pendant le confinement, précise Béatrice Yvon, directrice. Finalement, cette période fut presque heureuse car entièrement tournée vers nos résidents. » Pour qui connait l’établissement situé au coeur du village, cette initiative ne doit rien au hasard.

« Ici, l’esprit d’équipe est extrêmement important, poursuit-elle. Un exemple : les salariés recevant la prime d’État de 1 000 euros ont immédiatement décidé de la partager avec les intérimaires qui n’y avaient pas droit… » Ici, le leitmotiv est : les résidents d’abord. « Et ce n’est pas un vain mot. Si une personne a le moral en berne durant la nuit, on va lui tenir la main et on terminera le lavage du couloir plus tard. » De la bouche même de Béatrice Yvon, « ce lieu familial et campagnard est l’un des coeurs battants du village ».

Jusqu’au 7 mars, les portes y étaient grandes ouvertes, du matin au soir. Les assistantes maternelles venaient régulièrement au parc animalier, à proximité de l’immense potager, pour le plus grand bonheur des enfants. « L’Abbatiale bénéficie d’un grand esprit de bénévolat illustrant ce lien avec l’extérieur. C’est aussi grâce à cette mobilisation de personnes connaissant les résidents et avec les salariés très impliqués que nous n’avons eu aucun cas de coronavirus. »