« Ce sont rarement les victimes qui viennent vers nous pour parler car les traumatismes sont parfois trop enfouis ou les victimes ont peur de parler. Nous les dépistons souvent au cours de nos échanges pendant les consultations telles que la tabacologie, la gynécologie, mais aussi lors d’une séance avec l’ostéopathe ou avec la diététicienne. Nous avons fondé Dire et Guérir avec un ostéopathe, une psychologue, un professeur de sport, une infirmière et une diététicienne, nous prenons tous part aux activités et à la prise en charge des victimes », explique Nathalie Jan. « L’association a été créée pour réparer les violences sexuelles subies parfois pendant l’enfance ou plus tard. C’est un processus qui est très long et nous fonctionnons en proposant des ateliers, mais aussi un groupe de parole qui se réunit une fois par mois à Loches », explique Nathalie Jan.

Chercher à comprendre

Victime de viol pendant son enfance, Caroline rencontre Nathalie Jan pour la première fois lors d’une séance de tabacologie. « J’étais pourtant suivie par des psychiatres depuis longtemps, mais ils n’avaient jamais réussi à m’aider. Je retournais toute la colère contre moi, cela allait de l’alcool, à la drogue en passant par la scarification ou la prise excessive de médicaments », explique Caroline. « Nathalie Jan a très vite fait le lien en cherchant à comprendre ce que masquaient mes addictions, elle m’a proposé de prendre part aux actions mises en place par Dire et Guérir », poursuit Caroline. « Nous avons des ateliers comme l’escrime thérapeutique ou le Tai Chi, mais aussi l’art thérapie, nous adaptons en fonction des besoins, de la capacité des victimes. Pour certains ateliers comme l’escrime, il faut déjà avoir avancé dans le travail de réparation », explique Nathalie Jan.

« Dire et Guérir m’a sauvé »

« J’ai eu du mal à supporter l’atelier d’escrime, et j’ai dû faire une pause. En revanche l’atelier de Tai Chi m’a apporté beaucoup de paix, de sérénité, j’apprends à prendre soin de moi », ajoute Caroline. « Dire et Guérir m’a permis de rencontrer des personnes qui m’ont sauvée, sans eux j’aurais abandonné, je ne serais plus là », termine Caroline qui fréquente l’association depuis deux ans. « Les frais de participation annuels sont de 10 euros, certaines consultations sont payantes, mais nous faisons aussi beaucoup de bénévolat », précise Nathalie Jan.