Aide sociale légale, secours financier, aide alimentaire, RSA, etc. L’énoncé des compétences du Centre intercommunal d’action sociale (CIAS) prend un tour particulier en ces temps de crise sanitaire. En dépit de conditions de travail parfois bousculées, l’équipe répond quotidiennement à l’urgence. « Nous sommes nettement plus sollicités depuis mars du fait des pertes d’emploi, constate Joëlle Raffner, directrice du CIAS. Mais cette situation nous a aussi donné l’opportunité d’adapter notre organisation. »

L’objectif : être au plus près des besoins de la population du territoire. « Notre force repose sur notre complémentarité avec les assistantes sociales de secteur et les agents des espaces France Services disséminés sur le Sud Touraine. » L’efficacité de ce maillage s’affine sans cesse. « Nous devons parvenir à toucher les « invisibles », ces personnes qui pourraient faire valoir leurs droits au RSA par exemple. » C’est en cours à en juger par l’augmentation des demandes depuis le printemps… L’aide alimentaire n’est pas la seule concernée.

Manque de lien social

Maud Bruneau, conseillère en économie sociale et familiale et Anne Jouanneau conseillère en insertion professionnelle au CIAS, accompagnent à elle deux 80 bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA). « Ils sont perdus dans les démarches administratives. La place croissante prise par le numérique n’arrange rien. » Face à ce public, les travailleurs sociaux remplissent le rôle de facilitatrices. « La relation humaine, la demande d’écoute, sont essentielles. Les gens sont en manque de lien social. » Et les demandes d’aide ne font que croître, sur l’ensemble du territoire et dans toutes les catégories d’âge. « C’est une mission très chronophage, chaque situation est un cas particulier qui exige une réponse urgente. »

Besoin d’écoute

Outre la gestion de l’aide financière, Joséphine Valverde est chargée de l’accompagnement social des résidents du Foyer des Jeunes Travailleurs à Loches. « Certains ont souffert de l’isolement consécutif au confinement, explique l’assistante sociale. Beaucoup étaient arrivés récemment et ne voyaient personne. J’ai les ai beaucoup écoutés, orientés vers d’autres institutions telles que le centre médico-psychologique. Je leur ai également donné des objectifs, notamment pour améliorer leur mobilité. » Le développement de la visioconférence s’est avéré utile. « Notamment pour parler avec les mains quand le français est approximatif… »

Pour sa part, Nadine Colombain a relevé une augmentation de 19 % des demandes d’aide sociale légale et de 49 % concernant l’obligation alimentaire relatives au placement d’une personne en EHPAD ou à son maintien à domicile. Elle s’occupe aussi de centraliser les demandes de domiciliation des sans domicile fixe et plus majoritairement des gens du voyage. « Il est essentiel qu’ils aient une adresse postale pour faire valoir leurs droits. Le deuxième confinement a été plus compliqué, mais le service a été maintenu ».
La pandémie a aussi entraîné l’annulation des ateliers collectifs animés par Maud Bruneau. Le retour aux jardins partagés ou aux ateliers cuisine sonnera comme la victoire du lien social sur cette crise sanitaire…