Dix-huit spectacles de janvier à juin et de septembre à décembre, un festival jeune public, neuf communes, quinze associations partenaires, et des abonnés… Cet inventaire à la Prévert est en quelque sorte la colonne vertébrale d’un projet associatif devenu réalité en 1998. Son nom : Nouvelles aspirations culturelles en Lochois, alias NACEL*. « Cette association de programmation de spectacles et de développement culturel du territoire est l’une des plus anciennes, indique Philippe Blondeau, son président. Elle aurait pu être portée par une commune, car certaines municipalités voulaient promouvoir des actions culturelles, ou devenir structure intercommunale, mais Loches Développement à l’époque n’a pas souhaité prendre la compétence culturelle. Finalement, c’est la formule associative qui a prévalu avec l’avantage de pouvoir aussi fédérer d’autres associations et des artistes. » Ou quand des habitants soucieux de faire vivre leur territoire s’emparent collectivement de leur destin culturel…
Jeune public
Car il existait un réel besoin de fédérer les villages autour d’un événement ; d’autant que le vivier d’artistes locaux est riche. Ce sera d’abord le festival jeune public Côté jardin, né de l’idée d’une enseignante, et proposé chaque hiver aux écoles, accueils de loisirs et aux familles. « Il était important d’avoir une offre à proposer au jeune public, lui évitant ainsi d’avoir à se déplacer jusqu’à Tours pour assister à un spectacle. Cela a très vite pris car nous sommes soutenus par l’Education nationale, par les parents et aussi les accueils de loisirs. » Au point d’être devenu aujourd’hui, une « signature » de l’association. Car la notoriété de Côté jardin dépasse largement les frontières communales. « Malgré la crise sanitaire, le festival a touché cette année environ 800 enfants de tous niveaux sur 7 écoles, rappelle Florine Bourdiau, chargée de développement culturel et cheville ouvrière de l’association. Au plus fort de son histoire, le festival a pu attirer jusqu’à 1 400 enfants. En y ajoutant nos autres événements, ce sont 2 500 spectateurs qui nous suivent en moyenne à l’année. »
Eclectisme artistique
C’est une évidence, NACEL s’est professionnalisée au fil du temps tout en veillant à garder le principe de l’itinérance et de la décentralisation des spectacles. « Nous sommes toujours fidèles à notre double démarche : mettre les artistes locaux en valeur et attirer des artistes de toute la France et d’ailleurs », précise Philippe Blondeau. Les 18 spectacles proposés durant le reste de l’année au plus large public illustrent cet éclectisme en musique, en danse et en théâtre. « Très rapidement, NACEL a fait preuve d’une grande ouverture d’esprit qui séduit même parfois des artistes se produisant sur de grandes scènes nationales », ajoute Florine Bourdiau. C’est aussi un lieu de médiation qui n’oublie jamais d’impliquer son public en le faisant passer de l’autre côté du miroir. Celui où l’on a les yeux qui brillent encore plus fort au contact de l’imaginaire.