Diplômé de l’école Boulle à Paris, grande école d’art et de design, Alexis Soulier était plutôt destiné à travailler le bois que la céramique, mais sa curiosité et son envie d’entreprendre ont permis à ce Parisien d’avoir plusieurs cordes à son arc. Après un premier emploi dans une société qui conçoit des vitrines d’exposition pour les musées, il est embauché en 2001 comme chef de produit pour de l’outillage de coupe destiné à la deuxième transformation du bois. Il gravit les échelons dans cette société qu’il vient seulement de quitter pour reprendre la Céramique Lochoise. Un changement de cap tant professionnel que géographique. « J’avais très envie d’entreprendre. Avec François Roulin, nous avons pris le temps de trouver une entreprise qui correspondait à nos critères ».
Société qui maîtrise le produit
François Roulin baigne dans le milieu de l’art moderne, il gère les archives de l’artiste Yves Klein. Les deux hommes savaient ce qu’ils voulaient : « une société française, qui fabrique, qui a la maîtrise du produit, avec des domaines d’activités que nous connaissions », précise le nouveau gérant. C’est une annonce de la CCI Touraine qui a éveillé leur curiosité. « Nous avons contacté la CCI, notre prof il correspondait et nous avons rencontré plusieurs fois Claire et Denis Patacq », raconte Alexis Soulier. « En bout de course, il restait deux repreneurs potentiels. Au-delà de leur projet, l’aspect humain a beaucoup compté dans notre choix », développe Claire Patacq. « Ça n’est pas juste une affaire de business », confirme Alexis Soulier.
Renforcer l’ancrage Lochois et développer le volet artistique
La Céramique Lochoise excelle sur des marchés diversifiés. 30 % de la production est dédié à l’ornement funéraire, 30 % à la rénovation de monuments historiques (avec notamment la réalisation depuis 15 ans des carreaux et frises du métro parisien) et 40 % consacrés au design, à l’architecture et l’artistique. Les deux associés souhaitent conserver les acquis mais veulent développer le champ artistique. « Nous souhaitons également renforcer l’ancrage de l’entreprise, elle restera à Loches, c’est très important pour nous », affirme le gérant qui se forme aux côtés de Denis Patacq aux propriétés de la céramique.
Les cédants vont accompagner pendant deux ans les deux repreneurs. « Nous renouvèlerons l’équipe au fur et à mesure des départs en retraite », explique Alexis Soulier. Côté projets, le sourire est sur les lèvres : « nous venons de signer un contrat avec un grand bijoutier français, et nous travaillons en recherche et développement sur un projet artistique », précise Alexis Soulier qui apprécie aussi la quiétude Lochoise.