Michel Lauvray le reconnait, « très jeune, je me suis dit, soit je fais ce qui me plait et je gagne de l’argent, soit je deviens un vagabond », un souvenir encore tenace pour cet homme infatigable de 75 ans qui a toujours su saisir les mains tendues et les opportunités avec beaucoup de volonté. « J’ai connu la naissance du métier de visiteur médical, et puis j’ai eu de plus en plus de responsabilités et je suis devenu directeur national hospitalier pour un laboratoire pharmaceutique. J’ai bien gagné ma vie, ce qui m’a permis d’investir dans ce vaste projet », explique Michel Lauvray.
Accueillir la vie sauvage
Né à côté de Dreux, Michel Lauvray a découvert la Touraine lors de son service militaire et a rencontré Christiane, originaire du Sud Touraine, qui deviendra sa femme. « J’ai partagé ma vie entre le Limousin et la région parisienne, mais en 1986, nous avons acheté une ferme à Ferrière-sur-Beaulieu, l’Enclos de la Brétignière. Au départ, mon fils voulait devenir paysan, et, de mon côté, je pensais en faire un lieu de déconnexion pour faire des relations publiques dans le cadre de mes partenariats avec les clients, ainsi qu’un site touristique », précise-t-il.
« Je souhaitais créer un lieu en accord avec ma pensée, et redonner vie à autre chose » et le travail n’a pas manqué entre les travaux de transformation des bâtiments et le travail de la terre sur les 100 hectares. « En 1987, j’ai su ce que je souhaitais faire, je voulais remettre en état le site pour accueillir la vie sauvage. Nous avons replanté 30 hectares de forêt et aujourd’hui nous entendons les cerfs bramer ». La rénovation de la ferme a duré 20 ans, elle accueille aujourd’hui des chambres d’hôtes, un gîte, des salles de réception gérés par Madame. Désormais, Michel Lauvray construit au fil du temps un projet lié à l’agroforesterie et la permaculture.
Un centre pilote de la biodiversité
La curiosité et l’envie de maitriser son sujet ont toujours animé l’énergie de Michel Lauvray. Il s’est donc passionné et formé pour que l’Enclos de la Brétignière devienne un modèle de biodiversité, un lieu à la fois expérimental, inspirant et vecteur d’échanges. « J’ai suivi des formations en permaculture, agroforesterie, apiculture et petite culture pour tout développer sur le site, je souhaite que cela devienne un centre pilote de biodiversité, c’est un grand projet qui sera abouti dans 40 ans, mais c’est ce que je veux développer et transmettre », explique Michel Lauvray. En attendant, l’activité foisonne : « au-delà des 13 hectares d’agroforesterie, nous allons replanter des haies d’essence locale, nous avons aussi ouvert une pépinière et nous commençons à organiser des formations qui se dérouleront tout au long de l’année », précise-t-il avec fierté.