« Mais qui peut bien avoir envie d’habiter à Barrou ? » La question – un brin provocatrice, avouons-le – trouve sa réponse dans le parcours d’un jeune couple, et de leur bébé, justement installés à Barrou. Emmanuelle Hivert occupe un poste d’institutrice à Preuilly-sur-Claise. Son compagnon, Vivien, en a profité pour se lancer comme photographe et se reconnecter à ses racines. Grâce à lui, c’est la 4e génération de Bluteau qui donne un avenir barrousien à cette famille aux aïeux artisans et commerçants…
« J’ai passé toute mon enfance ici, sur les bords de Creuse, s’exclame Vivien. C’était magique ! » A part, peut-être, ses griefs contre le réseau Internet qui aurait bien besoin de la fibre… Il l’aime son village de 511 âmes. A tel point qu’une page Facebook non officielle a vu le jour pour en célébrer les atouts. « Les followers sont plus nombreux que les habitants ! J’y partage mes photos, je relaie les événements de la vallée et fais découvrir les producteurs locaux. »
Le premier concours de mölkky du Sud Touraine
Non content d’avoir fait bondir la courbe démographique, le couple s’investit dans la vie locale. Avec le comité des fêtes, ils ont contribué au lancement et au succès du premier concours de mölkky du Sud Touraine en juillet dernier. A l’occasion, ils donnent aussi un petit coup de main au Festival des Barroudeurs, un événement pop, rock et blues gratuit depuis l’été dernier. Forte du soutien actif de la secrétaire de mairie, de la médiathèque de Preuilly et d’autres bénévoles, Emmanuelle aimerait s’investir dans la vie de la bibliothèque en proposant, par exemple, des ateliers de lecture pour les enfants.
L’intérêt d’Emmanuelle et Vivien pour le village et sa vallée s’exprime aussi dans le cadre de l’association « Histoire et Patrimoine » de Barrou. Au programme : recensement du petit patrimoine, entretien des rives de Creuse, des fontaines et abreuvoirs… « Cela crée du lien entre les générations. » Son activité de photographe indépendant a grandement facilité ce retour aux sources. L’ex-chef d’équipe en épicerie dans la grande distribution a compris que sa passion d’autodidacte valait mieux qu’un burn-out. Le bouche à oreille, puis le concours des réseaux sociaux, l’ont fait connaître à 150 km autour de Barrou pour faire ce qu’il préfère : « capturer la vie et voyager ». Et toujours avec spontanéité.